Anne Lorho nous amène dans la peau d’un aveugle mais pas n’importe lequel. William, ou Guillaume pour les intimes, est un personnage truculent. Terrible à regarder avec son absence de nez et ses faux yeux bleus et haut en couleur avec ses tenues de dandy moderne. Il sait qu’il surprend, il sait que les gens arrêtent de parler lorsqu’il entre dans une pièce, il sait entendre dans leurs silences leur dégoût irrépressible.
Alors il compense à sa manière, à ses mille et une manières, que ce soit en allant voir sa prostituée préférée, en portant des bas, en ne se coupant pas les cheveux, en croquant un ver de terre ... Depuis son accident, il compense.
A la fois informaticien, artiste, aveugle, fils, danseur, client, il compose sa vie comme il peut en ayant un but ultime en tête : trouver l’amour.
Loin du misérabilisme, l’autrice rend humain un personnage extraordinaire. On suit les pérégrinations de William avec plaisir, entre ses aventures quotidiennes, ses rencontres et ses souvenirs d’enfance.
