Dans un lotissement de la banlieue du Tokyo des années '50.
La vie s'écoule paisiblement et chacun vaque à ses occupations. Les femmes tiennent le logis et s'occupent des enfants pendant que leurs maris refont le monde autour d'un verre (enfin plutôt plusieurs).
En apparence, tout semble aller pour le mieux, si ce n'est cet écho venu de chez les nouveaux voisins : celui d'un poste de télévision, signe de la modernité qui s'invite dans ce Japon encore traditionnel. Un écran qui attire irrésistiblement deux des enfants du quartier : les jeunes frères Minoru et Isamu.
Mais voilà que de retour chez eux, les deux garçons exigent d'en avoir un rien qu'à eux. Une requête à laquelle leurs parents opposent une fin de non recevoir. Ce sera non, un point c'est tout. Et d'ailleurs, leur dit-on, ils feraient mieux de se taire au lieu de dire des bêtises !
"Se taire ?"
Qu'à cela ne tienne, Minoru décide d'entamer une "grève de la parole" en signe d'opposition à cette décision qu'il estime injuste, et son petit frère, qui l'imite en tout point, en fera de même !
De là découleront nombres de péripéties, et si cette mini-révolution enfantine semble bien anodine au départ, elle aura tôt fait d'affecter le quotidien de tout le voisinage, car le silence des enfants permet de mieux entendre les commérages des adultes, des bavardages vides de sens qui viennent combler une existence peut-être un peu trop tranquille...
Le réalisateur japonais Yasujirô Ozu possède un style inimitable, par lequel il sublime le quotidien au travers de plans et de cadrages soignés, dans lesquels les personnages évoluent comme dans un décor de théâtre.
De l'art de parler du silence, de sublimer l'ordinaire et de donner des couleurs au monde.
(Re)découvrez la filmographie de ce maître du cinéma japonais, accessible sur le Pôle Cinéma ou sur le catalogue en ligne du Pavillon Blanc :
