Le célèbre cuisinier de Cancale, ancien maître aux 3 étoiles, vient de publier chez Fayard un petit livre intéressant sur la cuisine (et non pas la gastronomie), l'agriculture et le pouvoir. Le point de départ d'Olivier Roellinger est la prise de conscience individuelle que les valeurs qu'il défend dans sa cuisine sont incompatibles avec les valeurs du marché (capitaliste). De son propre aveu, il se rend compte, un peu tard, que l'agro-business bousille les terres et les mers, que le sucre a envahi nos assiettes et conquis nos papilles pour le simple bénéfice des chefs d'industrie et que malheureusement, les chefs des grandes cuisines, ont malgré tout emboîté le pas au cirque médiatique et capitaliste. D'où, la Révolution délicieuse qu'il appelle de ses vœux.
Si les propos d'Olivier Roellinger peuvent sembler un peu naïfs aux lecteurs déjà convaincus ainsi qu'aux militants écologistes, ils sont néanmoins salutaire car il s'adresse, avant tout à ses pairs, aux grands chefs perdus dans la course aux étoiles et à tous ceux qui baignent dans ce milieu où l'excellence des mets côtoient les intérêts des plus grands groupes de l'agro-industrie.
C'est donc un petit livre rafraîchissant, nourri de références pertinentes et de réflexions succulentes, qui nous invite à changer nos habitudes culinaires pour nous rapprocher d'un modèle plus local, plus durable, plus simple, moins carné, plus naturel et néanmoins... très goûteux !
(image d'illustration photomontage d'après la couverture de l'ouvrage, image adobe et photo AFP)
