Avec Ainsi parlait ma mère, Rachid Benzine nous offre un très beau premier roman plein d’émotions, de sensibilité et de pudeur. Il dépeint la relation unique entre une mère et son enfant à travers le récit d’un fils qui doit s’occuper d’une maman qui vieillit. Femme illettrée, elle tombe pourtant amoureuse de la littérature, et plus particulièrement  de La peau de Chagrin de Balzac dont il lui fait la lecture. Ce récit inspiré remet la littérature dans son rôle central. Rôle essentiel pour la mère du narrateur grâce au pouvoir d’évasion et d’apaisement qu’elle confère. Mais aussi dans la relation entre les deux personnages : ils partagent quelque chose de fort, des moments intenses à travers une lecture partagée à haute voix. Une transmission du savoir inversée, et c’est tout simplement beau.

Mais ce que l’auteur nous offre également à lire, c’est  un roman avisé sur l’intégration : ses travers et ses échecs. On y trouve en filigrane le rapport ambigu entre la première génération d’immigré représentée par cette mère et les occidentaux, mais aussi le rapport entre ces parents immigré et leurs enfants nés en France qui ont connus une vie et une éducation très différente.

 Mais ce roman, s’il est très riche, reste avant tout un hommage aux parents et en particulier une ode aux mamans à travers les souvenirs de toute une vie.  

 

 

Pour aller plus loin regardez le replay de La grande librairie avec Rachid Benzine

 

 

 

 

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