Cette sélection de 12 coups de cœur manga vous permettra de découvrir la richesse de la BD japonaise. Variété des genres ( shōjo, shōnen, seinen, gegika, …), richesse graphique et exploration de récits autobiographiques, thriller, horreur, aventure, fantastique, chroniques sociales.

Oubliez les idées reçues et tous les stéréotypes véhiculés, laissez-vous séduire par ce genre trop longtemps décrié, partez à la découverte de la culture japonaise !

 

La Lanterne de Nyx, de Kan Takahama

 La lanterne de Nyx T.1

Cette série nous propose de suivre l’itinéraire d’une jeune fille devenue vendeuse d’une boutique atypique dédiée au commerce des objets occidentaux en 1878, au moment où le Japon s’ouvre au monde après deux siècles d’isolationnisme. Déclaration d’amour aux traditions, à la culture et à l’histoire à la fois du Japon et de l’Europe de la fin du XIXe siècle, La Lanterne de Nyx varie les tonalités, démontre une élégance formidable au dessin et nous fait littéralement découvrir des univers tour à tour étrangement exotiques et familiers. Au Japon, Kan Takahama, autrice manga a reçu la  prestigieuse récompense « le Grand Prix Osamu Tezuka » pour cette série.

 

Isabella Bird, de Taiga Sassa

Isabella Bird, femme exploratrice T.1

Découvrez le Japon à l’aube de son ouverture sur le monde avec Isabella Bird, qui demeure l’une des plus célèbres exploratrices victoriennes et la première femme à faire partie de la Royal Geographical Society !

À la fin du XIXe siècle, le Japon s’ouvre au monde et s’occidentalise à marche forcée. Mais le pays reste un vrai mystère pour la plupart des Européens, ce qui en fait une destination de choix pour la célèbre exploratrice anglaise Isabella Bird ! Malgré son jeune âge, elle est déjà connue pour ses écrits sur les terres les plus sauvages. Isabella ne choisit jamais les chemins les plus faciles et, cette fois encore, elle étonne son entourage par son objectif incongru : Ezo, le territoire des Aïnous, une terre encore quasi inexplorée aux confins de l’archipel… Le voyage s’annonce long et difficile, mais rien n’arrête la pétillante jeune femme !

Accompagnée de son guide-interprète, le stoïque M. Ito, la jeune femme parcourt un pays en plein bouleversement. Dans ses lettres quotidiennes à sa sœur, elle narre avec sincérité et force détails la suite de chocs culturels qu’elle expérimente. Elle veut tout voir, tout essayer, quitte à endurer chaleur, fatigue, maladie ainsi que les sarcasmes de ses pairs !

 

Magus of the Library, de Mitsu Izumi

Magus of the library T.1

« Protéger les livres c’est protéger le monde », voilà la devise des Magus, ces chevaliers de la culture qui traversent les mondes à la recherche d’écrits à protéger. Ce manga rend  hommage aux livres en général ainsi qu'à tous les récits d'aventures. Magus, c’est le manga à mettre entre toutes les mains, peu importe l’âge ou les goûts, Magus, c’est tout simplement un hymne à l’amour de la lecture. Les planches sont juste parfaites, avec un sens du détail exceptionnel. Laissez-vous embarquer dans cette aventure sans plus tarder !

 

Le bateau de Thésée, de Toshiya Higashimoto

Le bateau de Thésée T.1

Une effroyable affaire d'empoisonnement au cyanure de potassium frappe l'école primaire du village d'Oto Usu (département de Hokkaido), faisant 21 victimes. Le coupable désigné est le policier du village, un certain Bungo Sano. Vingt-huit ans après les faits, son fils, Shin, se rend à Hokkaido pour rencontrer ce père qui a toujours clamé son innocence. Mais auparavant, Shin décide de faire un crochet par Oto Usu, où il se trouve brusquement enveloppé dans un épais brouillard. Lorsque ce dernier se retire, le jeune homme se retrouve devant l'école primaire d'Oto Usu, qui est censée avoir été rasée après le drame. En réalité, Shin a été mystérieusement transporté dans le village tel qu'il existait, six mois avant la tragédie !

Le scénario installe un gros suspense, une ambiance suspicieuse et des personnages pas très honnêtes : tout est là pour nous intriguer, et ça fonctionne. Quant aux dessins, ceux-ci font preuve d'une maturité et d'un soin qui rendent l'immersion plus complète. Bienvenue à bord d'une histoire mystérieuse et déjà passionnante !

 

Les Montagnes Hallucinées, de Gou Tanabe, d'après le roman de H.P. Lovecraft

Les montagnes hallucinées T.1

Les déboires d’une expédition scientifique partie explorer l’Antarctique au début du XXe siècle, dernier grand défi géographique de la planète. Une équipée pourtant bien préparée, avec du matériel de pointe et d’éminents spécialistes désirant étudier, notamment, la géologie du lieu.

« Lovecraft, un des grands maîtres du récit horrifique et référence majeure au sein de la pop culture, voit l'un de ses récits les plus emblématiques, "Les Montagnes hallucinées", adapté en deux tomes par Gou Tanabe. L’horreur peinte par Lovecraft dans ce récit relève beaucoup de la suggestion et insiste sur l’impossibilité à mettre en mots et en images son objet même ! Voilà un véritable défi pour toute adaptation graphique, à commencer par la bande dessinée. Le travail effectué par Gou Tanabe au niveau du dessin se révèle stupéfiant de qualité. Les grands plans larges sur le désert de glace, les détails mécaniques des instruments et équipements scientifiques, les jeux d’ombre et de lumière autour des visages des personnages, le caractère diaphane des apparitions lors des vols en avion, le travail sur la neige qui vient tour à tour brouiller la visibilité ou produire une réverbération aveuglante et enfin, surtout, l’imaginaire déployé autour des créatures découvertes : tout cela fait l’objet d’un soin minutieux et d’une excellence qui installent d’emblée Les Montagnes hallucinées dans les grandes productions de l’année. Une grande réussite !

 

Running Girl : ma course vers les Paralympiques, de Narumi Shigematsu

Running girl ; ma course vers les paralympiques T.1

Rin, suite à un sarcome osseux, a dû être amputée d’une partie de sa jambe droite. Depuis, la lycéenne a bien du mal à retrouver goût à la vie. Mais grâce à sa découverte des lames - des prothèses adaptées aux sportifs - la jeune fille va se fixer un nouvel objectif : participer aux jeux paralympiques de Tokyo !

Dans cette série en 3 tomes, il n'est toutefois ni question de s'apitoyer sur la demoiselle, ni de talent incroyable : le récit se veut honnête quant à la somme de détermination, de travail et d'entraînement que cela implique.

C'est un titre tout en émotions qui ne verse jamais dans le pathos. Il est plein de douceur certes mais c'est aussi, et surtout, une leçon de courage.

Malgré un thème qui pourrait sembler difficile, le titre n'est pas dénué d'humour et le handicap est abordé de manière intelligente. 

 

Noise, de Tetsuya Tsutsui

Noise T.1

Dans un village que la dépopulation condamne à disparaître, une lueur d'espoir naît : Keita, un agriculteur du coin, a créé une nouvelle espèce de figues qui fait sensation dans tout le Japon grâce aux recommandations d'une star du web ! Avec la couverture médiatique, l'économie locale repart. Keita espère que ce renouveau permettra de rouvrir l'école, ce qui pourrait convaincre sa femme partie à la grande ville de revenir avec leur fille.

Mais la paisible bourgade voit son quotidien bouleversé par l'arrivée d'un inconnu à la mine patibulaire, Mutsuo Suzuki. Il dit vouloir travailler comme journalier, seulement son attitude bravache et ses mensonges évidents inspirent la méfiance. Les doutes de Keita se confirment quand son meilleur ami lui apprend qu'il a reconnu l'étranger : condamné il y a plusieurs années pour une affaire de harcèlement et de meurtre, c'est un criminel fraîchement sorti de prison ! Que faire s'il s'installait dans la région ?

Un thriller passionnant mené avec brio et des dessins de grande qualité au rendu réaliste. Attention si vous lisez le premier tome : cette série est addictive….

 

Beastars, de Paru Itagaki

Beastars T.1

C’est un monde anthropomorphique (des animaux à l’allure humaine) où Herbivores et Carnivores vivent ensemble, où manger de la viande est interdit, et où les carnivores ont appris à réfréner leurs instincts. Mais y sont-ils vraiment parvenus ?

À l'institut Cherryton, herbivores et carnivores vivent dans une harmonie orchestrée en détail. La consommation de viande est strictement interdite, et les dortoirs sont séparés en fonction des régimes alimentaires. Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes...mais la culture ne peut étouffer tous les instincts. Quand le cadavre de l'alpaga Tem est retrouvé déchiqueté sur le campus, les méfiances ancestrales refont surface ! Legosi est la cible de toutes les suspicions. Parce qu'il était proche de Tem, parce qu'il est une des dernières personnes à avoir été vues en sa compagnie, et surtout...parce que c'est un loup....Le seul qui pourra apaiser ce climat de terreur est le Beastar, le leader de l'école. Pour l'heure, les candidats se préparent, les élections approchent...Le favori n'est autre que le cerf Louis, étoile incontestée du club de théâtre auquel appartient Legoshi. Bien décidé à remettre les carnivores à leur place, il fait mine de ne pas craindre les crocs acérés du loup gris. Mais peut-être serait-il mieux avisé de ne pas le sous-estimer !

 

Les Fleurs Rouges, de Yoshiharu Tsuge

Les fleurs rouges ; oeuvres 1967-1968

« Les fleurs rouges » est le premier tome d’une série prévue en 12 tomes . Cet album est une ode aux exclus de la société  Ainsi, Yoshiharu Tsuge nous plonge dans des moments tantôt surréalistes ou tantôt cruels. Il met en lumière les exclus de la société, ceux qui vivent à la marge, dans les campagnes, loin de ces villes qui font leur révolution. Souvent, ces personnes manquent de tout : d’attention, de nourriture et de bonheur. La vie semble rude sous les pinceaux du mangaka. Il y a là la mort, le deuil, l’absence et la tristesse dans Les fleurs rouges. Des sentiments bruts mais pourtant appréciables à la lecture. Ces femmes et ces hommes sont traités d’asociaux et même les animaux semblent l’être, comme La salamandre. Il y a souvent de la solitude dans leurs vies. D’ailleurs si elles semblent absurdes parfois, il y a néanmoins de la bonté et de l’entraide dans leurs existences (hormis Plein soleil).

Ce sont des tranches de vie qui se déroulent sous nos yeux. Le lecteur ne connait pas le passé des protagonistes et il n’y a pas de fin; pourtant cela ne gêne en rien la lecture. Ces moments sont donc hors du temps, comme suspendus. Il y a de l’authenticité, de la justesse et un grand sens de l’observation chez Yoshiharu Tsuge. Il nous captive par des petits riens qui forment un grand tout. La campagne avec ces traditions peut rebuter, mais il faut aller au-delà pour goûter tout le sel de ces mini-récits étourdissants. Ils sont aussi parfois emplis de nostalgie et de poésie.

 

ZOOM SUR...Yarô Abe

Fidèle éditeur présent depuis plusieurs années au Festival BD de Colomiers, les éditions Le Lézard nous ont permis de découvrir en France le mangaka Yarô ABE qui est entré dans l’univers du manga à l’âge de 41 ans après avoir gagné le prix Nouveau talent Shôgakukan en 2003 . La Cantine de minuit, qui débute en 2006, rencontre peu à peu le succès, jusqu’à être adapté en série télévisée en 2009. Depuis, le manga, très populaire au Japon, a reçu plusieurs prix. Son trait minimaliste mais ô combien réaliste et ses scenarii passionnants nous ont charmé. Nous vous invitons à découvrir son œuvre .  

La Cantine de minuit

« La Cantine de minuit », c’est le surnom d’un restaurant d’un quartier animé de Tokyo, ouvert de minuit à sept heures du matin. L’endroit est fréquenté par toute une faune nocturne : des yakuzas intimidants, des chanteurs sans succès, des salarymen surmenés, des strip-teaseuses riantes, des acteurs sur le retour et d’autres travailleurs de la nuit. Ils viennent manger, séduire un ou une inconnu(e), raconter leur rupture amoureuse, boire un verre ou trois. Chacun a son plat de prédilection, ses habitudes, et une histoire qui mérite d’être racontée.

Dans un dessin aussi authentique et épuré que la cuisine du patron, Yarô Abe raconte avec beaucoup d’amusement les clients toujours affamés de cette cantine parfois mal famée. Avec 7 millions d’exemplaires vendus au Japon, deux films et une série, La Cantine de minuit est une œuvre culte au Japon et a reçu le Prix Asie de la Critique ACBD en 2017.

Découvrez la présentation de la série sur Netflix en cliquant ici.

 

Mimikaki: l'étrange volupté auriculaire

Traditionnellement, au Japon, on n’utilise pas de coton-tige pour se nettoyer les oreilles mais un mimikaki, un bâtonnet à l’extrémité recourbée, qui peut être en bambou ou parfois en métal. Un outil souvent associé à la mère qui le manie avec dextérité sur ses enfants, leur tête posée sur ses genoux. Une pratique rituelle qui procure tant de plaisir (proche de l'orgasme pour certains) que des salons dédiés ont ouvert afin d'offrir à une clientèle adulte un nettoyage d’oreilles dans les règles de l’art.

Yarô Abe nous dévoile un pan méconnu de la culture japonaise à travers neuf histoires courtes sur les clients de Shizue, une femme réputée pour la volupté de son maniement du mimikaki. Les sensations ressenties par les clients sont habilement mis en images à travers des cases très métaphoriques. C’est surprenant, drôle et poétique à la fois. Un petit bijou, déniché, une fois encore, par les éditions Le Lézard Noir.

 

Maladroit de naissance

L’auteur de « La cantine de minuit », Yarô Abe, raconte son enfance dans « Maladroit de naissance », un manga très drôle. Entre son envie de dessiner, ses inaptitudes physiques et un père facétieux, plongez dans un univers tendre et amusant.

« Maladroit de naissance » est avant tout un sublime message d’amour d’un fils à son père. C’est agréable, c’est tendre, c’est positif et drôle.

 

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 Pour finir, découvrez une châine de streaming si vous souhaitez voir et revoir vos anime préférés !