Le jardin est un espace privilégié. D'aucuns tels Candide, y trouvent un refuge aux dangereux aléas d'une nature souvent imprévisible. Espace de culture par excellence, le jardin nous protège aussi le protégeons nous. Espace protégé, espace protecteur, espace clôt. D'après le mythe édénique, le Créateur en a chassé l'homme et celui-ci par la sueur de son front travaille a en faire d'autres. Le jardin n'est pas la nature. Il est son contraire, il est lieu où le plus modeste des hommes peut croire accomplir le rêve cartésien qui le fait maître et possesseur de la Nature. Jardin : mot, dérivé d'une racine francique qui a donné garden en anglais mais aussi les mots garde, gardien (en français), ward (en anglais) etc. Quand on regarde son jardin, on le contemple autant qu'on le surveille. ZAD et Lenôtre : même combat.

Et si l'on a oublié que le jardin a toujours existé en ville tout autant qu'à la campagne, c'est que les murs dans les villes (entendez distances sociales) y sont bien plus haut qu'ailleurs, ils occultent la présence des jardins (à moins que ceux-ci ne soient publics ou ouvriers). De tous temps le jardinage fut une pratique urbaine autant que rurale : c'est le prix du foncier devenu prohibitif et l'hyper densification de l'habitat urbain qui ont récemment marginalisé le jardinage urbain. Il faut avoir l’œil du personnage imaginé par Italo Calvino, Marcolvado cet ouvrier resté paysan dans sa ville, pour savoir regarder la ville comme un jardin ( Marcovaldo ou les saisons en ville ). Ces considérations interrogent la place du jardin dans la culture, cette fois-ci au sens académique du mot. Devant ces enjeux, rappelons ici les propositions du Centre d'Art du Pavillon Blanc pour comme Marcovaldo, retrouver les saisons dans l'espace urbain. Autrement dit, assaisonner la ville.

 

Thierry Boutonnier (Pavillon Blanc, 2020)

Nous aurions du accueillir cet artiste Lyonnais pour le Forum Wikipolis Voir et manger. La crise sanitaire en voulu autrement. Thierry Boutonnier est un éco-guerrier dans son genre, un agent pour développer une agriculture urbaine. Il devait intervenir à Colomiers avec les collèges et les lycées (COAL).

http://www.domestication.eu

 

Geoffroy Mathieu : le principe de ruralité (Pavillon Blanc, 2020)

Le Pavillon Blanc présente le travail de Geoffroy Mathieu cette année dans le cadre de l'exposition s'attabler. Il s'attache a retrouver dans l'espace comme dans les pratiques urbaines les traces d'une forme de ruralité. Une œuvre qui montre comment les enjeux écologiques sont en train de rendre à la ville sa vocation potagère.

Site de Geoffroy Mathieu

 

Myr Muratet : Zone de confort (Pavillon Blanc, 2019)

Nous avons accueilli Myr Muratet en 2019 avec l'exposition Zone de confort qui montrait comment les nations appréhendent l'accueil des migrants à la manière d'un jardinier avec les "mauvaises" herbes. Myr Muratet a aussi travaillé sur deux ouvrages d'écologie urbaine avec sa fille Audrey Muratet, botaniste et spécialiste d'écologie urbaine. Leur collaboration nous donné deux livres qui associent art et science :

 

 

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Site de Myr Muratet

Zone de confort (Pavillon Blanc, 2019)

Stéphane Thidet : Sur le fil (Pavillon Blanc, 2017)

Stéphane Thidet travaille autour d'un état "sauvage" comme un parallèle avec un état de nature. Il y a son champ d'orties au pavillon en 2017, mais aussi les loups qu'il avait installé au cœur de Nantes. Presque un jeu de mots : lupus est une origine pour les mots loup et prostitués en latin, ceux qu'on met dans les périphéries et qu'il a voulu replacer au centre de la ville, dans les douves du chapeau des ducs de Bretagne. 

Sur le fil (Pavillon Blanc, 2017)

Site de Stéphane Thidet

 

Le Pavillon Blanc ne peut accueillir tous les nombreux artistes qui œuvrent à rendre à la ville la saveur des produits de la terre. Mais nous tenons à mentionner :

- Le parti Poétique, à Saint-Denis où un artiste initie un projet de ferme urbaine : 

http://www.parti-poetique.org

 

- COAL, un projet art et écologie nourrit un site qui est une véritable corne d'abondance :

 https://www.projetcoal.org/coal/coal-art-developpement-durable/

 

- Fabrice Hyper qui avait depuis longtemps (en 2000) travaillé dans cet esprit avec ses "confitures de ville" au Printemps de Cahors :

https://www.liberation.fr/cahier-special/2000/06/16/mures-murs-coings-coins_327433 

 

- Nicolas Boulard qui bouscule la notion de terroir (territoire) avec "Le clos mobile" :

 http://www.nicolasboulard.com/clos-mobile-3/ 

 

- Lilian Bourgeat, actuellement exposé à Gontierama, un événement du Carré, centre d'art de Chateau-Gontier (Mayenne) :

 https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/quelle-est-donc-cette-oeuvre-geante-pres-des-remparts-de-chateau-gontier-sur-mayenne-1589560956