Le Pavillon Blanc a été conçu par l’architecte français Rudy RICCIOTTI. Après plus de trois ans de travaux, le bâtiment a ouvert ses portes au public le 15 juin 2011. Il a été renommé Pavillon blanc Henri-Molina en 2016 en mémoire de l’adjoint à la culture à l’origine du projet.

pdfGuide Visiteur2.24 Mo08/01/2019, 15:05

Un lieu, un architecte

Rudy RICCIOTTI est né à Kouba en Algérie en 1952, puis a vécu à Port-Saint-Louis-du-Rhône en Camargue. C’est par son père maçon italien qui l’emmenait enfant sur les chantiers, qu’il découvrit probablement la construction et l’architecture. Rudy RICCIOTTI est diplômé de l’Ecole d’Ingénieurs de Genève en 1975 et de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille en 1980. La même année il ouvre son agence d’architecture à Bandol, dans le Var, où il vit toujours. Il a été récompensé par le grand prix national de l’architecture en 2006.
Cet amoureux de la tauromachie est aussi un collectionneur d’art contemporain, de livres et de poésie : il a été directeur des éditions Al Dante de 2007 à 2013. On trouve de nombreuses réalisations dans le sud de la France avec par exemple le Centre des Loisirs de Jeunes à Bandol (1986), le Centre chorégraphique National d’Aix-en-Provence, qu’il renomme Pavillon Noir (2006), le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille (2013) ou encore le mémorial du camp de Rivesaltes (2015). Il a également réalisé des ouvrages dans le monde entier comme à Séoul en Corée du Sud avec la Passerelle pour la Paix (2000).

Une ville à la rencontre d’un architecte

 Il est choisi avec son équipe pour la création à Colomiers fin 2005 d’un ensemble, Médiathèque et Centre d’Art Contemporain. Présenté à la Biennale de l’Architecture de Venise en 2010 où il fut considéré comme l’un des dix projets les plus innovants et marquants au monde. Avec le Pavillon Blanc, Rudy RICCIOTTI pose son empreinte architecturale non seulement sur la ville mais sur l'ensemble de la région.

Lors de la conférence de presse d’ouverture du Pavillon Blanc, il expliquait son projet en ces termes : "[cette architecture] n’est pas alignée sur l’hystérie anglo-saxonne ambiante. C’est un bâtiment qui fait l’éloge du travail, de la mémoire du travail de proximité. Il ne s’agit pas d’une œuvre d’art mais d’un travail d’architecte porté par les maçons, par le savoir-faire et par une volonté politique dans une démarche populaire." (1) Il ajoutait "Le Pavillon Blanc [est] cet exemple d'héroïsme romantique face à la dépendance technologique, avec des façades qui ondulent en dévers, en surplomb, à l'extérieur sur la rue, et à l'intérieur, à la façon d'un drapé ondulant sur un plan vertical. [C’est] une métaphysique de la séduction, métaphore de la fourmi transformée en cigale, amphore à risques pour bousculer la règle de rigueur".

Rudy RICCIOTTI a su rester fidèle à sa région. C’est un homme de tempérament aux partis pris multiples qui s’affirment dans des livres, des interviews, dans les medias, un amoureux du béton et des matières premières qui sont économiques, répandues, inépuisables et malléables. Il considère que l’acier est un matériau "intolérant". Il reste fasciné par le travail des autres car "bâtir c’est défier les dieux et l’éternité".

Des techniques de construction innovantes

 Les murs de l’édifice correspondent à un voile de béton blanc de 13 mètres de haut, 150 mètres de long et 25 cm d’épaisseur, percé de fenêtres en forme d’yeux de chat. Pour obtenir ces murs courbes sans angles, un système inédit de coffrages composés de caissons et de banches de longueurs variables et espacés d'un vide d'une vingtaine de centimètres, a été créé spécialement pour le chantier. La création du voile s'est faite en quatre étapes successives. Le béton blanc utilisé pour la construction est autonettoyant, empêchant la prolifération des matériaux organiques, et auto-plaçant, sa texture fluide lui permettant de trouver seul sa place dans le coffrage.

La façade vitrée, côté parvis, est couverte d'une résille de filins d'acier. La construction répond aux exigences environnementales et de développement durable de la démarche HQE.
Le bâtiment se déploie sur une superficie totale de 5 830 m2 et s’articule autour de 4 niveaux :
- Le sous-sol : parking public, réserves du Pavillon Blanc et locaux techniques.
- Le rez-de-chaussée : accueil général du bâtiment, centre d’art contemporain, salle de conférence (75 places), 1er niveau public de la médiathèque, piccolo conte, services internes techniques.
- Le 1er étage : 2ème niveau public de la médiathèque, atelier multimédia, espace d’écoute collective, de vidéo-projection, et services internes traitement des documents.
- Le 2ème étage : espaces internes direction, administration, programmation et médiation.
Les différents espaces se répartissent de la manière suivante :
- Le centre d’art contemporain : 400 m2
- La médiathèque : 1 800 m2
- Les espaces communs (accueil, salle de conférence) : 300 m2
- Les services internes : 300 m2

Un projet en cohésion avec son espace

 Le Pavillon Blanc réunit une médiathèque et un centre d’art dans un lieu unique. Son architecture, sobre, élancée, décloisonnée, ouverte sur l’extérieur tout en restant protectrice grâce à son voile de béton, se retrouve entièrement dans le projet culturel du lieu.
Ainsi, il n’existe pas de section jeunesse ou de salle de lecture adulte au Pavillon Blanc : tous les espaces sont immédiatement visibles et accessibles pour tous les publics. La littérature adulte voisine les albums jeunesse, les documentaires mélangent les âges, les contes sont placés en musique, le pôle arts accueille les DVD…
La salle d’exposition, grande ouverte sur l’atrium, s’offre une lucarne d’où l’on peut observer le pôle actualité et réciproquement, la salle de conférence, camouflée derrière les rideaux gris, est placée au cœur du rez-de-chaussée, mettant en valeur la généreuse programmation du lieu.

L’atrium, arrosé de lumière par la très haute verrière est le lieu privilégié pour la lecture de la presse et les rencontres entre les publics. L’acoustique a été particulièrement soignée puisqu’elle préserve la quiétude de l’étage tout en permettant, lors d’événements musicaux, de faire monter le son jusque sur les plateaux supérieurs où le public, accoudé aux garde-corps en verre, peut admirer les danseuses, musiciens, comédiens accueillis dans le lieu.
Les deux grands escaliers en béton permettent d’accéder au 1er étage de façon symétrique, laissant aux usagers découvrir aussi bien la richesse des collections, les tables de travail, les fauteuils de lecture tout en mettant sous leurs yeux un rez-de-chaussée toujours en activité.

On le voit, le projet culturel s’allie intimement au projet architectural : lieu de rencontre, lieu de culture, de loisirs, le Pavillon Blanc permet à tous ses usagers, petits et grands, de trouver un espace à sa mesure, à ses goûts, sans rupture ni ségrégation. Un cocon aussi solide qu’accueillant, un écrin culturel aussi bien qu’un creuset bouillonnant d’énergie et de vitalité.

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